À propos de nous

Je suis tombé amoureux pour la première fois d'une très vieille ferme dans le nord des montagnes Adirondack alors que j'avais seulement 22 ans. C'était, à une époque, la ferme qui fournissait de la nourriture à un complexe hôtelier en pleine nature, le Sylvan Falls Hotel, ainsi qu'aux camps d'exploitation forestière à proximité en amont.

La ferme se trouvait au bout d'un long et cahoteux trajet de huit kilomètres sur la route de Sylvan Falls, qui longeait le bras ouest de la rivière St Regis en amont du pittoresque village de Parishville. Les lignes électriques et téléphoniques s'arrêtaient après les trois premiers kilomètres, et lorsque j'approchai du porche délabré de ce qui allait bientôt devenir ma nouvelle maison, la lumière du jour commençait à faiblir. Malgré un léger vent d'été, ce « silence des Adirondacks » de début de soirée commençait à tomber. Pendant quelques instants, le calme était revenu, puis une interruption, un tintement magique que je n'oublierai jamais. Je levai les yeux pour en découvrir la source et découvris que quelqu'un avait accroché aux chevrons, avec humour, des batteurs électriques en métal qui tintinnabulaient les uns après les autres au gré du vent. Sans électricité, quel meilleur usage auraient-ils pu avoir ?

Pour le meilleur ou pour le pire, ce fut la première fois que je vis, sentis et entendus la ferme qui allait me libérer, m'asservir, m'épuiser, me dynamiser et, avec le temps, me faire vieillir. Aujourd'hui, je suis dans ma trentaine à la ferme, et la ferme, je crois, a attendu patiemment (plus patiemment que moi) toutes ces années pour être ramenée à la vie.

Ce processus a été plus lent que je ne l'avais imaginé. Mon mari Lou et moi avons passé les trente dernières années à rénover la ferme, à construire des cabanes dans les arbres, à entretenir des jardins et des enfants, à prendre soin des animaux et de nos parents, et à développer nos entreprises respectives. Il y avait toujours du bois à couper, des mauvaises herbes à arracher, du miel à extraire, toutes sortes de choses à faire et à entretenir.

Certaines années ont été plus faciles que d’autres, mais comme c’est souvent le cas, une chose en a entraîné une autre et maintenant je sais que le travail que j’ai accompli m’a bien préparé pour le travail que je fais et le travail que je prévois de faire jusqu’à ce que je ne puisse plus travailler.

La ferme au bout de Sylvan Falls Road est désormais ma passion et mon centre d'intérêt, et j'ai une vision claire de notre mission commune. C'est une peinture en cours de réalisation, un parfum encore à maîtriser. Cette ferme, un peu sauvage, est sous le charme d'une époque et d'une femme venue avec l'intention de la dompter et de la façonner pour en faire quelque chose de nouveau et de différent, quelque chose de beau, de parfumé et de prospère. Quelque chose d'inédit.